Une dévotion religieuse ancienne …

Dès le 1er siècle de notre ère, l’histoire chrétienne s’est inscrite profondément dans la terre provençale, nous léguant des témoignages de pierre, qui symbolisent la foi et cristallisent la mémoire. D’abord persécutées, les communautés fidèles au Christ prennent leur essor lorsque le christianisme devient religion officielle de l’Empire Romain.

Au Vème siècle sont fondées l’Abbaye Saint-Victor à Marseille et l’Abbaye Montmajour à Arles, dont le rayonnement – politique comme religieux – dépassera les limites de la Provence. Ce sont les abbés de Saint-Victor qui établirent vers l’an 1100, à l’embouchure de la Reppe sur des terres qu’ils détenaient, un prieuré dédié à Saint-Nazaire. La bourgade qui, après le XIIIème siècle, prendra naissance à l’abri de la Tour de Sanary, gardera le nom de Saint-Nazaire (San Nari en provençal) jusqu’en en 1890.

Ferveur du haut Moyen-Âge

A partir du Xe siècle, la ferveur religieuse prend une tournure plus exaltée et plus mystique. C’est le temps des croisades, des cathédrales, du « merveilleux », des légendes. La légende qui fait aborder à l’embouchure du Rhône, vers l’an 48, Marie-Jacobée, sœur de la Vierge Marie, Marie-Salomé, mère des apôtres Jacques et Jean, Lazare, Marthe, Marie-Madeleine, Maximin et leur servante Sarah, a réveillé en Provence une ferveur religieuse qui ne s’était jamais vraiment démentie. La région se couvre alors d’oratoires, de chapelles, d’églises, de prieurés et même de basiliques… et la dévotion aux saints trouve son expression dans de nombreuses manifestations religieuses, en particulier des processions. De cette époque, qui est aussi celle de son essor démographique, Sanary a conservé un riche héritage de chapelles et d’oratoires.

Une tradition de bâtisseurs

Édifiée au XVIe siècle sur les restes de l’ancien prieuré (alors abandonné), l’église paroissiale de style provençal sera remplacée par l’actuelle église Saint-Nazaire à la fin du XIXe siècle. Cette décision – très controversée à l’époque – de l’emblématique maire de Sanary, Michel Pacha, a donné à l’église un style original, aujourd’hui indissociable de la « carte postale sanaryenne ».

C’est une autre figure historique de notre cité, religieuse celle-là, qui dotera Sanary d’un édifice de toute première importance : la « cité de la jeunesse » en 1955. D’abord salle de réunion et de sports à l’usage des jeunes, le bâtiment – dont le « bon curé de Sanary », Georges Galli, fit don à la ville en 1978 – deviendra le théâtre qui porte aujourd’hui son nom.

L’ héritage toujours vivant

L’entretien et la valorisation de ce patrimoine religieux constituent une vaste mission qui implique d’importants (et permanents) chantiers de rénovation. Dans l’esprit des bâtisseurs qui ont marqué son histoire, la Ville a souhaité également contribuer à son enrichissement : En 2000, elle a fait réaliser un chemin de croix, du centre du village jusqu’à la chapelle Notre-Dame de Pitié, concrétisant ainsi 450 ans de dévotion populaire,

En 2006, des fresques sont venues embellir les murs de l’église Saint-Nazaire, œuvres hautement symboliques complétées – pour le plaisir des oreilles après celui des yeux – par un grand orgue de 24 jeux. Dans le même esprit, Sanary fait vivre chaque année ses fêtes religieuses traditionnelles : Procession de Saint Pierre, avec jet de gerbe en mer, en hommage aux marins disparus (fin juin), Procession de Marie jusqu’à Notre Dame de Pitié (15 août) …

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