Un illustre sanaryen …

Marius Michel, comte Michel de Pierredon, dit Michel Pacha né le 16 juillet 1819 à Sanary sur Mer, alors appelée Saint-Nazaire, et mort le 6 janvier 1907 à la Seyne sur Mer, fût un marin et homme d’affaires français, au destin exceptionnel.

Son œuvre principale fut la modernisation des phares et balises d’une grande partie des côtes de l’Empire ottoman.
Il fut aussi un grand bâtisseur, ainsi qu’un mécène. Fils de Jean-Antoine Michel, capitaine de la Marine Royale et petit-fils de marins, son père espérait pour lui une carrière d’officier et comptait que Marius prépare l’entrée à l’école Navale de Brest que le Roi Louis-Philippe Ier venait d’officialiser.

A cette fin, il inscrit Marius en internat catholique à Marseille, mais le retire du collège avant la fin de sa scolarité lorsqu’une épidémie de choléra frappe la ville, fin 1834. Empêché de se présenter au concours d’entrée de l’Ecole Navale, Marius Michel s’engage comme mousse dans la Marine nationale à l’âge de 16 ans, puis devient fourrier sur un navire de guerre.

En 1843, nommé capitaine au long-cours, il rejoint la marine marchande et est affecté comme officier sur les paquebots-poste de la ligne du Levant des Messageries nationales (devenues Compagnie des messageries maritimes en 1871), qui faisait partie des lignes exploitées contractuellement avec l’État pour le service des postes et des liaisons avec des pays ou territoires coloniaux.

Ayant beaucoup navigué, il connait parfaitement le bassin méditerranéen et achemine régulièrement des troupes et du matériel lors de la guerre opposant en Crimée, la Russie et l’Empire ottoman soutenus par l’Angleterre et la France. Lors de ce conflit, il rencontre le Général Gustave Olivier Lannes de Montebello, auquel il expose son souci d’améliorer la navigation en Méditerranée. Le 1er août 1855, suite aux projets qu’il a soumis avec succès, il est nommé Vice-Amiral par l’Empereur Napoléon III et Directeur Général des Phares et Balises de l’Empire ottoman, par le Sultan Abdülmecid Ier. Il fait construire par le biais d’une société française cent onze phares sur les côtes, les détroits et les îles de la mer Noire, de la mer Égée et de la Méditerranée orientale (à ce moment, les côtes turques vont de l’actuelle Albanie à l’actuelle Libye incluses). Il obtient du Sultan un pourcentage sur les droits de navigation dans ces eaux.

Marius Michel fut Maire de Sanary de 1865 à 1871 …

… puis de 1892 à 1894, et un généreux donateur pour les communes de Sanary et de La Seyne sur Mer. En 1879 il obtient la concession des quais des ports d’Istanbul ; sur chaque marchandise des bateaux touchant ce port, il perçoit un pourcentage, accumulant ainsi une fortune colossale pour l’époque. Dès lors, les honneurs suivent.

Le Sultan Abdulhamid II lui confère le titre honorifique de Pacha en 1879 ; en France, il est fait chevalier de la Légion d’honneur par la République en 1880. En 1882, son fils Alfred est fiancé à une demoiselle de la Maison de Briey.

Pour éviter une mésalliance, la famille de la promise use de son influence et de sa parenté avec l’évêque de Saint-Dié (Camille Albert de Briey) pour obtenir du Pape Léon XIII le titre de comte héréditaire (comte romain) pour le futur Michel de Pierredon.

Par la suite, Marius Michel est élevé à la dignité de *Beylerbey par le Sultan en 1893, avant d’être décoré du grand cordon de l’ordre du Médjidié en 1895, puis de celui de l’ordre de l’Osmanié en 1899. Par ailleurs, Marius Michel a été administrateur des biens de Victor Hugo de 1851 à 1870, alors que le poète vivait exilé en Belgique, puis dans les îles anglo-normandes.

*Commandant des Commandants, Émir des Émirs, ou Seigneur des Seigneurs

Pour aller plus loin …

« Actes du colloque Michel Pacha » – 2007

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Livret de l’exposition – 2014

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